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Analyse des marchés de l’eau et du traitement de l’eau à Uvira

February, 2013

Depuis plus de 20 ans, la RDC est connue pour être un pays en proie à de violentes épidémies de choléra surtout à l’Est. Uvira est devenue au fil des années, un des foyers propice de contamination du choléra et nécessité aujourd’hui plus que des réponses d’urgence pour enrayer la maladie. Ainsi le Gouvernement Congolais, les ONG et les bailleurs de fonds ont désormais décidé qu’il fallait renforcer la surveillance épidémiologique, développé des outils efficaces et simples, mieux adapter la réponse surtout au contexte urbain et endémique mais aussi et surtout développer de nouvelles stratégies à plus long terme pour mieux combattre le choléra.

C’est dans ce cadre de lutte contre le choléra, où déjà un certain nombres d’acteurs se sont positionnés pour mettre en place des projets surtout dans le domaine de l’eau, qu’Oxfam avec son projet actuel d’amélioration des réponses aux flambées de choléra et de développement d’activités à plus long terme a souhaité faire un EMMA. Les objectifs du EMMA étaient de renforcer l’analyse de la situation concernant la problématique du choléra et les liens avec les marchés critiques choisis, guider les équipes dans les choix de réponse en période de référence et en période de crise et décider si les marchés critiques peuvent être soutenus dans les réponses aux crises mais aussi pour les réponses à plus long terme à Uvira. Les systèmes de marché choisis dans cette étude sont celui de l’eau potable et des produits de traitement de l’eau.

Dans le système de marché de l’eau potable, l’offre en eau potable est inférieure à la demande indépendamment de la période. Ce qui veut dire que les 230 000 habitants d’Uvira n’ont pas la possibilité de consommer de l’eau potable quotidiennement. La Regideso (qui a le monopole de la production d’eau potable à Uvira) n’a pas la capacité de couvrir tous les besoins car d’une part son système est vétuste (les pertes pouvant allés jusqu'à 20% de la production) et pas adapté à la croissance de la population, d’autre part elle pâtit des coupures de courant régulières. Moins de 10% des ménages sont propriétaires d’un robinet, et le partagent avec environ 6 a 10 autres familles par robinet. L’aspect financier joue aussi un rôle important dans l’accès à l’eau, car il faut pouvoir payer la pose du robinet et les factures régulièrement.

Face à la distribution gratuite de chlore à domicile ou sur site par les ONG comme Oxfam, il existe aussi des produits en vente en boutique ou au centre de sante comme l’Aquatab et le PUR, qui sont importés et peuvent être vendus à l’unité et donc paraissent peu cher; l’eau de javel dont l’utilisation comme produit de traitement de l’eau n’est pas connu à Uvira. Même si la population interviewée explique les bienfaits et la nécessité de chlorer l’eau, il semble qu’en termes de pratique, peu de ménages traitent l’eau. Ils considèrent l’eau de la Regideso comme potable et traitée et ne traitent pas forcement l’eau des rivières et du lac, soit parce qu’il y a des sites de chloration gratuite, soit parce qu’ils disent que les produits de chloration sont trop chers.

Parmi les nombreuses recommandations de ce rapport sont les suivantes: pour une réponse rapide, développer la mise en place de coupon valeur ou commodité pour les produits PUR et UZIMA; sur le plus long terme, développer une stratégie de communication, diffuser les informations en ce qui concerne la pratique et les produits et élaborer des stratégies de « marketing social »; définir et mettre en place une stratégie de sortie des points de chloration; améliorer la surveillance épidémiologique par UGB; et récolter les paramètres physico chimique de l’eau de surface sur les douze mois de l’année et étudier les variations quotidiennes ce qui pourrait aider en terme de choix techniques pour un meilleur traitement.

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