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EMMA des Outils Agricoles

Sous-préfecture de Mbomou, zone de Bangassou
August, 2013

Depuis le début 2008, le sud de la République Centrafricaine (RCA) a fait l'objet d'attaques répétées des éléments de la Lord Resistance Army (LRA), faisant des milliers de victimes, enlevées, torturées et victimes de sévices sexuels et de violence. La crise humanitaire persistante dans la région du sud-est de la RCA a entraîné le déplacement de milliers de personnes dans la préfecture de Mbomou cherchant une protection contre les attaques de la LRA. L'escalade des attaques de la LRA en 2013 a entraîné à nouveau de nombreux déplacements. L'occupation récente des villes dans le nord et le centre par l'alliance rebelle Séléka a coupé l'accès entre Bangui et la préfecture de Mbomou depuis début Décembre 2012, les échanges étant encore très perturbés en Aout 2013.

Dans le cadre du programme de résilience de l’UNICEF mis en place dans le Sud-Est avec deux autres partenaires, COOPI et ACTED, Mercy Corps a pour objectif de renforcer les moyens d’existence des populations affectées par la LRA et par l’arrivée de la Séléka en améliorant la production agricole et la sécurité alimentaire. Mercy Corps a ainsi souhaité utiliser la méthodologie EMMA pour évaluer les opportunités et modalités de mise en oeuvre de ce programme dans la sous-préfecture de Mbomou, dans la zone de Bangassou.

En temps normale, il existe entre 20 et 30 gros commerçants en majorité libanais et environ 200 à 300 moyens commerçants centrafricains et tchadiens musulmans à Bangui. Ces commerçants s’approvisionnent
au Cameroun, et à Bangui auprès des ateliers d’artisans forgerons, dont il existe une trentaine, avec une capacité de production limitée. Il y a peu de commerçants de Bangassou qui réalisent le commerce d’outils agricoles, et une dizaine d'aritsans forgerons qui fabriquent des outils. Les outils locaux sont moins chers mais sont considérés par les agriculteurs de moins bonne qualité que les outils importés du Cameroun ou de la RDC. Le coût principal pour les commerçants de Bangassou vendant des outils importés reste le transport, la distance et l’état des routes demandant un temps assez long entre Bangui et Bangassou pour constituer un stock. Ces deux marchés sont donc mal intégrés et peu élastiques.

Toute la chaine de marché des acteurs a été affectée suite à la prise de pouvoir de la Séléka, essentiellement en raison d’une faible demande liée à la chute du pouvoir d’achat des populations et à la suspension et le ralentissement des programmes d’ONG. L’analyse des besoins a montré que la majorité des ménages de la zone a perdu une grande partie de leurs sources de revenu avec des montants de revenu très faibles cette année. La commercialisation des outils agricoles a été fortement touchée, les évènements ayant eu lieu en mars juste avant la période agricole: les populations n’ont donc pas acheté d’outils agricoles cette année et les ventes étaient extrêmement réduites du coté des commerçants. Malgré la capacité hétérogène des acteurs, les contraintes de transport auxquelles ils font face et la faible élasticité du système de marché, le marché de Bangassou pouvait répondre aux besoins en outils agricoles des groupes ciblés par le projet en termes de quantité et de qualité.

L’étude recommande de mettre en place un système de coupons outils plutôt que coupons valeurs et d'établir un système de coupons outils distinct pour les forgerons (coupons houe daba locale) et pour les commerçants (coupons outils importés). En parallèle, l'étude recommande ces réponses à moyen terme: renforcement des capacités pour la production des outils agricoles, l'appui à l’accès à des matières premières de bonne qualité et l'appui à la production agricole avec dotations en intrants agricoles et encadrement technique.

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