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EMMA Marché du Manioc

Sous-Préfecture de Kaga Bandoro
August, 2013

De décembre 2012 à mars 2013, les régions du Centre et Nord de la RCA furent occupées par la coalition de la Séléka. Toute la population de la zone a été affectée par les violences et exactions commises. Les activités agricoles ont fortement été perturbées par les évènements depuis décembre 2012, notamment du fait des déplacements de population. De plus, les évènements ont eu un fort impact sur les échanges commerciaux entre les régions Nord et Centre et la capitale Bangui.

Cette étude EMMA s’est concentrée sur le système de marché de manioc dans la région de Kaga Bandoro en tant que zone de couverture géographique d’IRC. L’objectif premier de l’EMMA était d’identifier les réponses les plus appropriées pour des interventions de court et moyen terme, ainsi que les potentialités de réponses au travers de programmes de transferts monétaires.

Le manioc produit dans la sous-préfecture de Kaga Bandoro suit deux circuits principaux: un circuit d’export à destination de Bangui et un circuit de commercialisation au niveau local. La quasi-totalité de la population rurale est productrice de vivriers. Il existe trois grands types de producteurs: les grands producteurs commerciaux, qui vendent presque toute leur production en général vers Bangui; les petits producteurs, qui sont beaucoup plus nombreux; et les agriculteurs de subsistance, qui représentent les ménages les plus pauvres.

L’ensemble des acteurs de la chaîne ont été affectés par l'occupation de la Séléka, avec une perturbation de l’offre et de la demande. Les contraintes suivantes ont été identifiées: la production de manioc pour la campagne en cours a vu ses rendements chuter drastiquement, en quantité et en qualité; les opportunités d’emploi de main d’oeuvre agricole se sont raréfiées et les salaires ont été divisés par 2 entre la situation de référence et la situation affectée; et le circuit de commercialisation du manioc vers Bangui a été fortement perturbé, de par l’absence de transporteurs ou de commerçants venant de Bangui. Le manioc vendu fait également face à une raréfaction des acheteurs. Une plus forte concurrence des commerçants musulmans en lien avec le Tchad a été observée.

Il ressort de cette analyse une forte capacité de commercialisation et stockage des grands commerçants musulmans pouvant permettre de faire face à une augmentation de la demande si celle-ci été créée. Ainsi, la présente analyse recommande les réponses suivantes: Des activités de cash for work afin de générer des revenus pour les groupes cibles en dehors des périodes de travaux champêtres et ainsi pallier à leur décapitalisation précoce; Des transferts monétaires d’urgence (cash ou coupons vivres) pour les ménages vulnérables sans force de travail; Des transferts en espèces pour les petits commerçants afin de compenser la perte de capital liée notamment aux pillages; Une poursuite des activités de surveillance des marchés (prix, disponibilité) et une mise à jour des résultats de l’EMMA afin de permettre un ajustement des programmes; La diffusion des informations sur le marché aux acteurs de celui-ci, afin d’améliorer la prise de décision et le pouvoir de négociation; et A plus long terme, un support à la préparation de la prochaine campagne, pour permettre la relance des activités agricoles.

Report authors: 
Emmeline Saint
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