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Etudes des Systèmes de Marchés du Haricot et du Mais

Province du Nord Kivu
April, 2013

Vingt ans de conflit en RDC ont couté la vie à des millions de personnes, et ont engendré des déplacements massifs de population dans le pays et à ses frontières. Depuis Avril 2012, la situation s’est détériorée, et plus de 360,000 personnes ont fui leur village au Nord Kivu, amenant le nombre total de personnes déplacées à 914,000 dans le Nord Kivu. Ces déplacements ont engendré des épidémies de cholera, de l’insécurité alimentaire et ont poussé des réfugiés au dehors de frontières en Ouganda et au Rwanda. La présence des groupes armés engendre des barrières illégales et l’absence d’accès sécurisé aux terres arables, les déplacements des populations viennent aggraver le problème, et un déficit de production découle de cette situation.

Globalement, l’objectif de cette étude EMMA était de constituer une baseline des indicateurs/données de marchés dans les provinces du Nord Kivu, du Sud Kivu et de la Province Orientale et de déterminer si les conditions de marché sont réunies pour la mise en oeuvre d’une opération de cash and voucher dans la région. Ce rapport concerne seulement la Province du Nord Kivu, et plus spécifiquement ce que l’on appelle communément le « Petit Nord », c'est‐à‐dire les territoires de Nyiragongo, Rutshuru et Masisi. Les marchés enquêtés sont ceux du haricot et du mais, qui représentent deux des denrées alimentaires de base pour les populations autochtones de cette région et dont la production a été affectée par la situation sécuritaire.

Les producteurs de haricot et de mais ont deux récoltes par an, ce qui leur permet de vivre de la consommation et vente de leur production agricole la plupart de l’année. Ils connaissent quelques mois de soudure qui différent selon les régions. Les collecteurs/trices ont des rôles d’intermédiaires dans la chaine d’approvisionnement. Ils sont recrutés par les grossistes locaux ou venant de Goma pour aller chercher les produits chez les producteurs dans les différentes localités et regroupent une quantité importante de produits qui sont ensuite achemines vers les centres urbains ou les grands marchés. On trouve des grossistes locaux dans la plupart des zones enquêtées, qui achètent aux producteurs, souvent par l’intermédiaire de collecteurs, et revendent soit directement aux consommateurs soit aux détaillants locaux. Deux associations de commerçants dominent tout le secteur sur la ville de Goma et dans une moindre mesure dans les territoires.

Le pillage des récoltes, l’accès limité aux champs éloignés de la cité, l’imposition du prix d’achat par les grossistes locaux et urbains affectent directement les producteurs. Cette situation a un impact négatif direct sur l’offre du coté des producteurs. Dans certaines zones de production les agriculteurs sont en déplacement suite aux menaces des groupes armés et par conséquent ne cultivent plus. Les ménages qui se sont déplacés consommaient jusqu’à 70% de leur production agricole, ces déplacements n’ont donc pas un effet néfaste notoire sur le volume général de disponibilité des produits agricoles sur les marchés.

L’enquête conclut à la faisabilité de transferts monétaires sur Goma, Sake et Rubaya où les marchés sont dynamiques et le réapprovisionnement des commerçants ne pose pas de problème en toute période. Pour les autres zones, les transferts monétaires ne sont pas envisageables à l’heure actuelle, faute de capacité des marchés à répondre à la demande accrue que créerait un transfert monétaire et faute de la présence d’institutions financières pouvant assurer les transferts.

Report authors: 
Marie Boulinaud, Nicola Pin
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