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Le marché du mil dans la zone de Mangalmé

Nord Guéra
July, 2011

La zone du Nord Guéra, au Tchad, est une des régions les plus touchées par l’insécurité alimentaire. Dans cette zone, le département de Mangalmé représente une zone normalement déficitaire en termes de production agricole et a été particulièrement touché par les effets cumulés des dernières crises. La sécheresse de 2009 a provoqué une crise alimentaire en 2010. Malgré une saison agricole relativement bonne en 2010-2011, des poches déficitaires subsistent, dues aux inondations et aux attaques des ennemis des cultures, et les prévisions pour la période de soudure 2011 sont alarmantes. D’une part, la limitation des prix imposée par le gouvernement fin 2010 a suscité un désintérêt des commerçants pour la filière céréalière, d’où un approvisionnement insuffisant des zones déficitaires. D’autre part, depuis mars 2011, un afflux de retournés, causé par la crise libyenne, a provoqué une pression supplémentaire sur leurs moyens d’existences et entraîné une baisse des transferts monétaires venant de ce pays voisin.

Une étude EMMA est alors parue indispensable pour appréhender le fonctionnement du marché des céréales sèches et les effets cumulés des crises sur ce marché, afin d’apporter une intervention la plus pertinente possible pour répondre aux besoins dans cette zone affectée. Oxfam a ainsi pu évaluer, en fonction des capacités du marché à faire face à ces besoins malgré les impacts des crises, les modalités d’interventions, en particulier monétaires, à destination des communautés, ou de soutien aux acteurs du marché.

Sur le plan conjoncturel, les principales contraintes d’accès au marché du mil sont la baisse des revenus liées aux mesures gouvernementales de limitation des prix et la réduction des disponibilités locales due aux effets des crises précitées. De plus, les volumes importés dans la zone de Mangalmé depuis les autres régions du Tchad par les commerçants ont considérablement diminué, du fait du manque de retour sur investissement créé par le manque de clientèle. Sur le plan structurel, le manque d’accès aux supports techniques et au crédit pour les producteurs ne leurs permettent pas de s’adapter aux aléas physiques et éco-climatiques. Les infrastructures de stockage sont localement trop faibles pour permettre une bonne assise aux grossistes locaux, et l’inaccessibilité physique de la zone en saison des pluies rendent la dépendance plus lourde aux marchés extérieurs.

Les principales recommandations d’intervention sont un renforcement de l’accompagnement technique de producteurs et une adaptation des techniques de production pour réduire les effets des aléas ; un soutien à la diversification des capacités de production des ménages vulnérables par un support aux AGR et aux activités maraîchères ; un renforcement des capacités de stockage, en particulier par le développement de greniers de sécurité alimentaire ; et des interventions monétisées, à travers notamment du Cash for Work pour la réhabilitation des pistes d’approvisionnement et des transferts monétaires inconditionnels à destination des plus vulnérables pour la couverture des besoins alimentaires de base en période de soudure.

Report authors: 
Aimé Lukelo, Emmeline Saint
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