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Les systèmes de marché des caprins et du chou

Département de Balleyara
August, 2015

Dans l’ouest du Niger, les inondations peuvent détruire des vies humaines, des habitats, des cultures et des infrastructures de base. À long terme, ces dégâts humains, économiques et matériels freinent le développement socio-économique du pays. En 2012 et 2014, la région considérée a subi des inondations particulièrement importantes.

L’étude PCMMA au Niger a été réalisée pour recommander les réponses pouvant influencer le marché les plus appropriées pour faire face aux fortes inondations ; identifier des options de programmes pour renforcer les marchés et réduire les contraintes de l’accès aux produits ou de leur disponibilité, ou encore l’accès à un revenu essentiel pendant les fortes inondations ; développer et renforcer la capacité des acteurs humanitaires de conduire des analyses de marché, surtout dans les contextes d’urgence ; et tirer des enseignements de l’approche PCMMA. La production de chou et l’élevage de caprins ont été retenus comme systèmes de marché cruciaux pour la population.

Pour le marché du chou, il n’existe pas de différence entre une année normale et une année de fortes inondations, notamment parce que le pic de production du chou est suffisamment éloigné de la période des inondations, les terrains inondés étant alors de nouveau cultivables. En revanche, la saisonnalité frappe durement les revenus liés à la vente de chou des producteurs et des acteurs du marché. En saison sèche froide, l’offre est excédentaire par rapport à la demande. Les acteurs du marché local de Balleyara étant très nombreux, le chou se vend à un prix assez bas et est donc accessible à de nombreux consommateurs. Néanmoins, en saison sèche chaude, la production locale s’affaiblit fortement. Le nombre d’acteurs locaux diminuant, de nouveaux acteurs apparaissent sur le marché, ce qui entraîne une augmentation du prix du chou. Seuls certains ménages peuvent alors accéder à ce produit.

Concernant le système de marché de caprins, beaucoup de ménages n’ont pas suffisamment de caprins même en situation normale. Cela suggère une vulnérabilité chronique et répandue de la population, ce qui pourrait justifier une intervention dans ce secteur d’élevage en situation normale. Les besoins en caprins n’augmentent pas de façon drastique en période de crise. En période d’inondation, les pertes sont rares et minimes par rapport au cheptel du département. Toutefois, l’impact de la perte d’un animal lors des inondations est dramatique pour les quelques ménages concernés vu que les caprins constituent l’épargne des ménages pauvres. Même lors des inondations, le système de marché de caprins à Balleyara fonctionne très bien et est fortement compétitif, avec de nombreux vendeurs et intermédiaires, et un grand marché pour l’exportation. L’accès aux marchés est quand même difficile pendant les inondations, ce qui veut dire qu’ils ne sont pas approvisionnés à leur niveau habituel.

Les recommandations principales relatives au système de marché du chou sont l’appui à la structuration des producteurs maraîchers et l’organisation de la filière pour faire face aux contraintes structurelles et saisonnières du marché du chou et permettre aux producteurs et petits commerçants de tirer un meilleur revenu du chou ainsi que la formation et l’encadrement technique des producteurs maraîchers. Pour le système de marché de caprins, ce rapport recommande la distribution des caprins en nature dans le cadre d’un programme de développement de plusieurs années, la sensibilisation des communautés aux techniques de préparation pour les inondations, un programme Argent contre travail et un plaidoyer visant à réhabiliter certaines infrastructures essentielles pour assurer l’accès aux marchés de bétail à Balleyara pendant la saison des inondations, des transferts d’argent pour permettre aux ménages affectés par les inondations d’acheter de la nourriture et de satisfaire d’autres besoins de base, dans le but de préserver le capital caprin et la réalisation d’une étude de moyens d’existence à Balleyara axée sur le genre.

Report authors: 
Emily Sloane, Virginia Careri, Julie Mayans, Jackie MacLeod et Kassoum Ouattara
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