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PCMMA: Etudes des Systèmes de Marchés du Mil et du Maïs

Communes de Simiri, Ouallam, Tondikiwindi et Banibangou, Région de Tillabéry
February, 2014

La zone de Ouallam est une zone de pauvreté structurelle qui subit chaque année un déficit de production agricole. En effet, le Niger fait face à des épisodes de crises alimentaires de plus en plus rapprochés qui ne permettent pas aux populations les plus pauvres d'avoir la capacité de se relever entre deux crises, ce qui contribue à une dégradation progressive de leurs moyens d'existence. Selon l'analyse de la campagne agricole 2013-14, 1 133 028 personnes au Niger ont été à ce jour déclarées en insécurité alimentaire, dont 533 633 ayant un besoin urgent de soutien. La zone de Ouallam est particulièrement touchée.

Oxfam a souhaité avoir plus d’informations sur le fonctionnement des marchés des denrées de base - spécifiquement, le mil et le mais - en période de soudure dans cette même zone. La méthodologie PCMMA propose de sélectionner des marchés cruciaux sur lesquels l’enquête se portera et d’étudier le fonctionnement de ces marchés cruciaux en situation de référence et situation d’urgence. La situation de référence utilisée dans cette enquête a été une soudure normale et la situation d’urgence une période de soudure mauvaise. Le déficit alimentaire de la population cible est étudié afin d’analyser les capacités du marché à couvrir ce déficit en cas d’intervention.

Le mil est très demandé toute l’année, et en bonne année le Niger en produit assez pour nourrir une partie de la population. Le reste vient essentiellement du Nigeria, du Bénin et du Mali. Les ménages qui n’ont pas produit mais qui ont les moyens d’acheter du mil viennent alors gonfler la demande en mauvaise soudure. On constate par conséquent que le nombre de commerçants augmente en mauvaise soudure car certains viennent de l’extérieur pour profiter de l’augmentation de la demande à laquelle les commerçants locaux ne peuvent répondre. En cas de bonne récolte, les banques céréalières achètent des stocks aux producteurs locaux.

En année normale, le maïs vient du Bénin, du Burkina et de Cote d’Ivoire transitant par le Burkina. Le maïs du Benin est plus cher que celui du Burkina mais aussi de meilleure qualité. Celui du Burkina est consommé par les ménages pauvres ruraux car il est disponible et moins cher. Comme pour le mil, le nombre de commerçants augmente considérablement en mauvaise soudure. En mauvaise soudure, les importations du Ghana viennent s’ajouter à celles du Benin, Burkina et Cote d’Ivoire, cela par manque de disponibilité dans ces derniers pays face à la forte demande pour du maïs. Pour les deux systèmes de marché, on remarque qu’aucune perturbation n’apparait en mauvaise soudure à part de la provenance et du nombre de commerçants.

Ce rapport propose les recommendations suivantes pour aider la population à réaliser la sécurité alimentaire : une intervention à travers des transferts de cash ou coupons aux mois de février/mars d’une mauvaise année ; d'utiliser les indicateurs précoces de mauvaise année identifiés dans cette étude afin de faire des interventions précoces pertinentes et qui éviteront d’agir quand il est déjà trop tard ; une interaction stratégique avec les collecteurs qui vont chercher les produits dans les zones reculées ; et d’assurer un soutien à l’autonomisation des femmes en leur permettant d’accéder elles-mêmes aux intrants maraichers en début de saison.

Report authors: 
Marie Boulinaud
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